Alors que je participais à la conférence « I can do it Toronto » en mai dernier et que l’on fit une médiation de groupe durant laquelle on nous a demandé de faire le vide et d’essayer de se souvenir d’un moment heureux de notre enfance, je me suis souvenu de mon père qui, assis par terre et adossé au divan, permettait à ma sœur et moi de passer par-dessus sa tête et de glisser sur sa poitrine. Mon père !!!!
Moi qui ai toujours entretenu une relation que je qualifierais de respectueuse bien plus qu’amoureuse envers lui, comment se fait-il donc que ce souvenir à défaut de tout autre soit celui qui remonte à la surface. Et où était ma mère dans tout cela, elle que j’aimais tant ? Ce qui m’amène à me demander: Peut-on aimer un parent plus qu’un autre, ou ne nous les aimons-nous que différemment ? Je devrai toutefois m’attarder à cette question à un autre moment.
Subséquemment, on nous demanda de se rappeler un souvenir heureux plus récent. Et quelle ne fut pas ma surprise que de me rappeler immédiatement l’épisode ou Alexandre (mon fils), alors qu’il était âgé de 3 ans, portant fièrement son casque de construction-jouet, m’aidait à construire le patio en bois ! Pourquoi m’être souvenu de ces deux événements en particulier, tous deux associés à la paternité? C’est alors que j’ai compris l’importance que j’accordais au rôle paternel et c’est aussi alors que j’ai enfin compris que j’aimais véritablement mon père. Plus encore, je compris que mon père avait été un modèle exemplaire pour moi, faisant aussi de moi un bon père (du moins, je le considère, mais pour en être sûr, il faudrait demander à mes enfants). Je compris aussi que mon père, à sa façon, contraint par les mœurs de son temps, n’aurait pas pu être autre que ce qu’il a été. Mon père a donc été mon meilleur professeur et m’a tout transmis ce qu’il avait à me transmettre.
Puis-je donc en vouloir à mon père d’avoir peut-être prêché par excès d’amour si c’est la seule façon qu’il savait agir? Puis-je lui reprocher d’avoir autant couvé son nid familial sachant qu’il n’a accompli que ce qui lui venait naturellement ? Considérant l’époque dans laquelle il vivait force est de reconnaître qu’il a fait de son mieux et bien plus encore, qu’il s’est bien plus investi dans le quotidien de ces enfants que la majorité d’autres hommes de son temps.
Ainsi comme lui, qui a sûrement été mieux que son père, je pense à mon tour avoir été mieux que lui en raison de la personne que je suis et surtout de l’époque dans laquelle j’évolue. Et tout cela, en grande partie grâce à lui. Je ne peux donc qu’espérer que mon fils Alexandre en fasse de même et vienne à surpasser ces deux maîtres le cas échéant.
Alors papa, malgré le fait que tu sois décédé depuis 2011, je te remercie pour tout ce que tu m’as appris et, en ce jour de 19 juin 2016, tiens à te souhaiter une joyeuse fête des Pères… où que tu sois. Merci pour tout… je t’aime.
Et pour tous les autres pères qui me lisent, réjouissez-vous de savoir que, comme mon père et moi, vous ne pouvez être autrement que le meilleur père qu’il vous est donné d’être. La paternité est un privilège et être père amène son lot de responsabilités, mais surtout une grande fierté. Alors à tous les pères que vous êtes, je vous souhaite une bonne fête des Pères.
Enfin, à mes deux très chers enfants devenus adulte, merci du privilège que vous m’accordez de toujours être impliqué dans vos vies et de vous prodiguer ma sagesse paternelle. C’est le plus beau cadeau que vous puissiez me faire.
Beau texte Jacques!
Merci Brigitte. Quelle fierté d’être père, quelle fierté d’être parent comme tu le sais. Mes salutations à vous tous et bonne fête des pères à Jean.
Bonjour mon cher Jacques, je te felicite pour ton texte, tout en me faisant faire un bref retour dans mon passe. Bonne fete des pere.
Gilles
Je te remercie Gilles. Et bonne fête des pères à toi de même.