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Les relations toxiques

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Au moment où je rédige ces mots, le début de l’année 2019 me semble déjà bien loin. Et contrairement à bien d’autres pour qui les résolutions de début d’année font déjà partie de leurs souvenirs lointains, la mienne tient toujours. De récents événements tels le décès prématuré d’un membre de ma famille ainsi que celui d’une connaissance m’ont fait prendre conscience, plus que jamais, à quel point le temps qui passe nous était précieux et à quel point il importait de le passer en toute sérénité, en état de gratitude, en compagnie de gens dont la présence ne pouvait nous être que bénéfique. De vivre avec des non-dits, de faire des courbettes pour faire semblant, de porter des masques, de vouloir acheter la paix à tout prix, plus encore, de ne plus être soi-même dans le but de sauvegarder les apparences, et ainsi afin de n’offenser personne est contre nature et ne peut qu’être malsain.

Et donc, finis pour moi la rectitude politique, fini d’essayer d’entretenir des relations qui à priori sont vouées à l’échec. Ma résolution de l’année consista donc à ne partager mon quotidien, mon intimité qu’avec ceux de qui émane une belle énergie, une énergie qui m’est bénéfique, avec des personnes que je qualifierai donc, dans le présent contexte de « belles personnes » du moins, belles à mes yeux.

La beauté de chacun et chacune

Photo de Keegan Houser sur Unsplash

Je ne crois pas qu’une personne soit foncièrement méchante, et donc tous et toutes ont le potentiel d’être bons envers autrui. Ainsi, de façon innée, chaque personne a le potentiel à tout moment de sa vie d’être belle aux yeux de quiconque. Tout dépend donc des personnes impliquées et du contexte dans lequel la relation s’établit. C’est ce qui me permet d’affirmer que ce ne sont donc pas les personnes en soi qui sont toxiques, mais bien les relations que l’on saurait entretenir avec eux. Une personne peut être excessivement belle aux yeux de quelqu’un, mais aucunement aux yeux d’une autre. Et puisque chacun d’entre nous est en constante évolution, il est aussi possible qu’une personne soit belle à nos yeux pendant un certain temps, mais que la relation devienne toxique par la suite selon la façon dont les personnes impliquées viennent à changer. De plus, autant une relation peut devenir toxique, autant elle peut redevenir bonne par la suite selon l’évolution de la situation.

Donc, pour qu’une relation ne soit point toxique, tous les gens impliqués doivent en bénéficier. Une relation à sens unique ou une relation qui le devient alors que seul l’autre vient à en bénéficier vaut-elle vraiment la peine d’être entretenue de toute façon ?

Ainsi, que ce soit la nature tout entière d’une personne ou uniquement sa façon de se comporter devant certaines situations qui nous fait réagir, leur côtoiement peut occasionner en nous une réaction viscérale instinctive. Et si c’est le cas, nous ne devrions pas ignorer cette façon qu’a notre corps de nous indiquer que la personne n’est point belle, il nous serait donc préférable de l’éviter. Si une relation est ou devient toxique, tout notre être peut venir qu’à s’en ressentir. Un stress indu vient à nous habiter à la seule pensée appréhendée qu’il faille être en présence de cette même personne par exemple.

Et puisqu’une relation est la résultante de l’interaction d’au moins deux individus, parfois plus, et donc que tous les intervenants ont leur part de responsabilité dans la façon dont la relation évoluera, à moins de vraiment vouloir vivre en ermite, il importe d’entretenir des relations les meilleures possibles avec tous les gens que l’on côtoie ne serait-ce qu’afin qu’il n’y ait pas de malaise et qu’une certaine civilité puisse exister, surtout s’il en va des membres d’une même famille par exemple. Mais côtoyer des gens ne veut pas nécessairement dire s’entourer d’eux.

Côtoyer versus s’entourer

Photo de Tyler Nix sur Unsplash

La majorité des gens chez qui l’on diagnostique une maladie incurable viennent qu’à ne s’entourer que de leurs véritables amis et des membres de leur famille qui leur sont chers à la suite de l’annonce du verdict. Ils font le ménage et délaissent les amitiés superficielles, les amitiés souvent circonstancielles. Faut-il vraiment attendre à un moment aussi fatidique pour procéder ainsi ou ne devrions-nous pas prendre acte de cette vérité sans y être poussés par la maladie ? Ainsi, pour ma part, j’ai donc décidé de ne m’entourer que de personnes qui vivent dans le moment présent, qui apprécient le moment présent, de ne m’entourer que de personnes authentiques, de personnes honnêtes envers eux-mêmes, envers les autres, envers moi, de personnes qui ne font ni dans l’artificiel ni dans le superficiel. Ce faisant, je ne désire toutefois point devenir antisocial, car je reconnais qu’il est impossible de ne rencontrer que de « belles personnes » dans notre quotidien, le contexte social ou familial oblige. Toutefois, tel que j’en ai déjà fait mention, côtoyer des gens ne veut pas nécessairement dire qu’on devrait s’entourer d’eux. Partager son quotidien, son intimité, s’entourer implique donc qu’une relation n’en reste pas au niveau de plaisanterie, à un niveau de politesse. Cela implique une certaine profondeur, d’où une plus grande proximité. Je désire donc partager mon quotidien, mon intimité qu’avec ceux de qui émane une belle énergie, une énergie qui m’est bénéfique. Nonobstant ce dont j’ai fait mention jusqu’à présent, je me permets ici toutefois d’apporter une mise en garde. Il ne faut certes pas balancer une relation de longue date sur le seul prétexte qu’elle a des arômes de toxicité. Étant donné qu’un historique de vie est un travail de longue haleine, il faut parfois faire preuve de patience et de compréhension envers l’autre personne en espérant que la situation vient à se rectifier. Toutefois, quoiqu’il y soit, il faut ultimement ne pas le faire au détriment de notre bien-être et savoir le cas échéant, mettre un terme à cette relation si nécessaire.

En ce qui a trait aux gens que je considère comme étant moins beaux, ça ne fait pas d’eux de mauvaises personnes pour autant, mais bien des personnes qu’il m’est simplement souhaitable d’éviter. La vie est trop courte pour donner la chance à quiconque de nous entraîner dans leur morosité, dans leur désespoir et de leur permettre de nous drainer de notre énergie vitale. De nombreux aspects de nos vies sont fortement influencés par notre cercle intime ou nos relations les plus proches. Notre humeur, notre santé mentale, notre façon de traiter les autres, notre façon de nous traiter et de nous considérer nous-mêmes découlent toutes des relations que nous entretenons. Il nous importe donc de bien choisir nos fréquentations (et dans le contexte de la réalité moderne d’aujourd’hui, cela peut même aller jusqu’à s’appliquer à nos amis virtuels.) De côtoyer certains de ces individus de façon occasionnelle dans un contexte social certes, mais de là à les fréquenter au quotidien ou de façon répétée durant des périodes plus ou moins longues, il en est tout autre.

Aider ceux qui veulent s’aider

Photo de Gabriel sur Unsplash

Toutes personnes dans le besoin méritent la sympathie et la compassion d’autrui. Mais quoique toutes personnes vaillent la peine d’être aidées, malavisées serions-nous de nous imposer à eux à moins qu’ils en éprouvent le besoin, qu’ils soient réceptifs et en fassent la demande. Et si à priori la relation que vous entretenez avec ceux-ci a le potentiel de vous être toxique, n’en reste qu’à vous de faire en sorte qu’aucune d’entre ces personnes, si c’est le cas, ne viennent à partager ou à avoir une influence néfaste sur votre quotidien, sur la part de vos vies qui vous est intime. Comme j’en ai fait mention dans l’éloge funèbre de mon père: «Dans la mort, mon père a continué à m’apprendre sur la vie. À le voir se rendre malade à trop se soucier des êtres qui lui étaient chers, j’ai appris qu’il ne fallait pas que je me responsabilise des malheurs qui ne sont pas miens.» Et donc, quoique je me soucis du bien-être des gens en général et que je désire m’offrir à les aider, il n’est pas dit toutefois que je me doive de laisser mon quotidien être affecté par eux. Je n’aiderai donc que ceux qui veulent bien être aidés, mais surtout, qui voudront s’aider eux-mêmes sans permettre à ce que les états d’âmes de ceux-ci viennent à m’affecter négativement.

En définitive

Photo de Sydney Sims sur Unsplash

Considérant que les relations s’inscrivent dans un processus évolutif, il importe de demeurer vrai et honnête envers les autres, mais surtout et avant tout, de demeurer vrai et honnête envers soi-même. Et donc, si la relation que vous sauriez entretenir avec certaines gens vous apparaît toxique, sachez le reconnaître et vous y extraire ou mieux encore éviter toutes situations qui pourraient vous être néfastes. Honnêteté envers soi-même et pour soi-même à priori, l’entraide et la charité seulement que si ça vous convient dans la mesure où la relation ne peut vous portez atteinte.

Ne vous laissez donc pas imposer quelque situation qui pourrait nuire à votre bien-être. Que ce soit les pressions sociales ou familiales, le conditionnement sociétaire, la culture de culpabilité inculquée par les religions chrétiennes (si vous êtes de cette confession), pour n’en nommer que quelques exemples, on se sent souvent obligé d’obtempérer à ces règles non écrites, à ces conventions sociales jugées lois alors qu’il en est tout autre. Par exemple, ce n’est pas parce qu’on est membre d’une famille qu’il faut absolument qu’une relation harmonieuse existe et perdure pour autant entre chacun de ses membres sur la seule prémisse que les gens soient issus de mêmes parents. On ne devrait donc pas s’en faire ni s’en vouloir si ce n’est pas le cas.

Addendum

Lors d’un podcast, Wayne Dyer fait mention d’un livre qu’il est à lire, soit le « Yoga Vasistha » (Vasistha’s Yoga) qui se veut être l’un des textes les plus influents de la religion hindouiste. Ce dernier fait état entre autres, de quatre piliers permettant d’atteindre la liberté (four gateways to enlightenment) dont l’un s’appelle Satsang et qui peut s’intituler ainsi: « Les fréquentations que l’on entretient » (the company that you keep). 9:11 à 26:06

L’entretien intégral peut être écouté au : https://open.spotify.com/episode/2Yd7Faxh8A97nG7QlDMC4N (version anglaise seulement).

L’essentiel qui se rapporte au présent sujet se trouve entre les minutes 9:11 à 21:58 et les minutes 25:18 à 26:06.

En voici quelques extraits:

“You should never spend an inordinate amount of time around people that you would not like to be like.” (« Vous ne devriez jamais passer plus de temps qu’il en faut avec des gens que vous ne voudriez point imiter ») 11:57-12:06

“If I have a choice to go out and spend an evening with anyone that I would not like to be like, my preference would be to spend my time alone.” (« Si j’ai le choix de sortir et de passer une soirée avec quelqu’un comme qui je ne voudrais pas être, je préfère passer mon temps seul ») 12:58-13:10

“You have a tendency when you are around people who are judgmental to become judgmental yourself.” (« Lorsque vous êtes en présence de personnes qui jugent, il advient de juger vous aussi. ») 13:56-14:02

“And if you find yourself in poisonous company, even poisonous to your spirit, don’t tell yourself that I have to be around other people in order to be happy…” (« Et si vous vous trouvez en la présence de gens toxique, même toxique pour votre esprit, ne vous dites pas qu’il vous faut être entourée d’autres personnes pour être heureux… ») 19:14-19:30

“Be aware of the company that you keep and when you have the choice to keep company with poisonous people or be by yourself take the option to be by yourself” (« Soyez conscient des gens que vous fréquentez et du moment où vous avez le choix de rester en compagnie de personnes toxiques ou d’être seul, choisissez l’option d’être seul. ») 25:26-25:37

Author
Jaco
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1 comment
  • Salutations.
    La toxicité des rapports humains, évoluent dans le temps négativement. Dans l’instant nos communications sont chaotiques, chacun monte le ton dans son monologue , il veut affirmer sa vérité de sa raison divine (ego- surdimensionné) même si elle déraisonne que ses dires sont faux. Au final le dialogue cacophonique s’avère misérable completement stérile.
    Sournoiserie de notre Société RÉGRESSIVE par et pour l’alienation consumatrice systémique du tout vivant , du VRAIqui de jours en jours nous déshumanisé de nos instincts, de nos valeurs. Avenir de BLUFF de misérables hommes mortifères ÉTANT véritablement lobotomisé (NORMES ET DOGMES) vivant que pour les AVOIRS au détriment de Notre essence qui est sens à notre existence , ÊTRE, SENSÉ , celui qui partage avec AUTRUI . La plus belle des vertus le partage qui est la CIVILITÉ Prendre conscience de notre ignorance pour commencer à titiller un prémice de connaissance ,qui est sa base du questionnement, suis je Vrai avec MOI , mes mouvements sont ils bons, sont ils sincères. L’introspection courageuse amende
    l’ extrospection qui est curiosité de l’autre . Après un temps de l’apprivoisement de chaque individus ,l’intelligibilité comunicative qui est éclectisme peut enfin s’exprimer et grandir.

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