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Photo de Kieron Mannix sur Unsplash

« Le bonheur est en vous » deuxième partie — Se comparer outrancièrement à autrui

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À en juger de l’engouement qu’ont bien des gens envers certaines émissions de téléréalités (et qui ne nécessite pas un très grand effort intellectuel de la part du téléspectateur, peut-on en convenir) ou envers des émissions sur le vedettariat hollywoodien par exemple, voilà deux exemples parfaits d’activités « pour passer le temps » tel que j’y fisse référence dans mon article « L’utopie du bonheur moderne ». Qu’il soit d’être au fait des plus menus détails quant aux vies des vedettes que nous chérissons ou de découvrir des gens « qui l’ont encore plus dur que nous, qui sont pires que nous », cet exercice de passivité réconforte certains dans leur malheur et donne espoir à d’autres. (Vous remarquerez ici que je n’ai pas dit que cette démarche nous apportait le bonheur tant souhaité, car il n’est qu’un baume qu’il faudra réappliquer soir après soir, émission après émission). Et donc, si cette démarche ne règle rien, pourquoi la vie d’autrui nous fascine-t-elle autant ?

 L’envie de ceux qui ont 

On s’imagine trop souvent à tort que ceux qui possèdent plus de biens que nous (argent, bien matériel, etc.) sont nécessairement plus heureux. Et quoique l’expression « L’argent ne fait pas le bonheur, mais ça aide en maudit » puisse se révéler partiellement vraie, force est de reconnaître qu’il est plus aisé d’être heureux lorsque l’on n’a aucun souci (matériel, pécunier, de santé ou autre). Toutefois, obtenir plus d’argent (trop d’argent) peut aussi nous apporter de la tristesse. Être envieux donne l’impression qu’il existe un vide en nous et plus encore, cela peut nous empêcher d’apprécier ce que nous avons déjà.

Lorsque je visitai une tribu Massaï lors d’un voyage au Kenya, non pas dans un contexte mis en scène pour le bien d’une visite touristique, mais bien dans leur quotidien, ces villageois de chez qui émanaient une superbe joie de vivre et qui, à toute fin pratique, n’avaient rien en comparaison aux normes de notre société dite civilisées, arboraient pourtant un immense sourire à m’accueillir. Tellement heureux et fiers, ils m’offraient en plus de partager leur maigre repas. Voilà donc que reclus, loin du reste du monde, ces gens appréciaient ce qu’ils avaient: quelques huttes en crottins de vache, quelques chèvres, une ribambelle d’enfants, mais surtout la présence et l’existence de chacun d’entre eux l’un pour l’autre ; l’un avec l’autre. Pour eux, ne se comparant à personne, ils ne manquaient probablement de rien.

Mais qu’en est-il vraiment de ces gens que l’on imagine plus heureux que nous ? Pensez à tous ces clowns de ce monde qui, derrière leurs masques cachent un mal de vivre pourtant, si bien dissimulé, si bien étouffé. Quel ne fut pas ma surprise, ma tristesse de savoir que Robin Williams en apparence amis de tous, un rire ou une blague n’en attendant pas une autre c’était enlevé la vie. Pourtant, n’avait-il pas tout pour être heureux ? Aurions-nous eux raison de l’envier à la lumière de ce qu’on connaît maintenant de sa réalité ?

Et qu’en est-il de Facebook où chacun tente de se dépasser les uns les autres en n’affichant que les beaux côtés de leurs vies, puisque rares sont ceux qui y font état de leurs misères, de leurs malheurs ? Presque tout est beau sur Facebook, mais l’est-il vraiment ? (Il est inquiétant de considérer que certains vont même jusqu’à tirer la totalité de leur estime de soi en fonction de leur réalité virtuelle, du nombre d’amis qu’ils ont sur Facebook ou du nombre de « Likes » qu’on a attribués à l’un de leurs commentaires. À défaut de pouvoir se construire une réelle réussite, propre à eux, en fonction de ce qu’ils auront accompli, Facebook leur donne une notoriété, une fausse estime de soi, artificielle en tout point.) C’est pourquoi il peut être hasardeux de souhaiter être comme autrui reconnaissant maintenant que leur vie n’est peut-être pas aussi rose qu’il le laisse présager.

Le soulagement face à ceux qui ont moins ou qui sont pire que nous

Les émissions de téléréalités pullulent. Soit, vous êtes le pire automobilisme qui soit, toujours en espérant ne pas être la pire de ceux qui prendront part à l’émission, soit vous êtes la plus grosse personne qui soit, et espérant perdre plus de poids que tous autres participants. Et encore, il y a ces émissions de mise en situation dites réelles (qui n’en sont pas vraiment l’on s’entend), alors que le meilleur, mais surtout le pire de chacun, est ce qui fera la manchette des journaux à potins du lendemain et qui fera grimper les cotes d’écoute. Dans tous les cas, plutôt que de prendre contrôle de nos vies, on se réconforte en se disant qu’en fin de compte, il y a pire que nous.

Ce type de divertissement s’apparente à du voyeurisme et est non seulement gaspillage du peu de temps qui nous est donné d’être sur terre (tout est relatif j’en conviens), mais il est aussi malsain du fait qu’il ne règle en rien quant au mal de vivre qui pourrait nous habiter.

Ainsi, tout comme en conclusion de mon article « L’utopie du bonheur moderne », je pense plutôt que le bonheur, le vrai, est un état d’âme qui se trouve qu’en nous. Il ne nous est pas accessible en se comparant à autrui ni en vivant au travers d’autrui.

Je vous convie donc de continuer à lire cette série de quatre articles au fur et à mesure qu’ils seront publiés et dont la conclusion aura pour titre « Le bonheur est en vous et ne se trouve point ailleurs » où je vous indiquerai le chemin vers ce bonheur véritable.

Author
Jaco
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